LES ENTREPRISES ONT LA PAROLE : ETR BRETON

« C'est la mairie qui a fait le boulot de banquier »

« Heureusement qu'il y a les mairies pour proposer des solutions car les banques ne suivent pas les jeunes. Dans notre cas, heureusement, c'est la mairie qui a fait le boulot de banquier » , résume Dorothy Riquier, une jeune femme aussi souriante que directe. À la quarantaine, Christophe Riquier, fils d'agriculteur, diplômé de l'Institut supérieur industriel de Valencienne et fort d'une expérience de 15 ans dans les bureaux d'études du machinisme agricole a eu envie de se "monter son entreprise". Avec Dorothy, son épouse, ils ont repris en 2005, à Thieffrain, l'entreprise de mécanique agricole qui, transmise de génération en génération depuis 250, était dirigée jusqu'à leur retraite par Jean-Pierre et Françoise Richard. La SFM Richard Breton est devenue L'Entreprise Technique Riquier Breton.

Emménager sans investir

«Thieffrain, ce n'était plus possible ! », soupire Dorothy Riquier, chargée de la gestion administrative et comptable. Il fallait de nouveaux locaux. « La CCI nous poussait à construire du neuf mais ça représentait des investissements bien trop importants pour nous», enchaîne Christophe Riquier. Ils ont visité un local à vendre : « Claude Ruelle l'a appris, il nous a téléphoné en nous affirmant qu'il avait beaucoup mieux. On est venu voir...» Ils ont vu, ils ont été convaincus. Ils se sont installés dans un "local relais" tout neuf de la zone industrielle des Varennes, mitoyen de celui de Cofely-Ineo : « La séparation a été faite pour notre arrivée, en juillet 2008 ». Dans ce bâtiment de la Ville, ils bénéficient d'un crédit-bail : ça leur a permis d'emménager sans investir tout en sachant qu'après 15 ans de location, ils en seraient propriétaires. De quoi retrouver toute la disponibilité d'esprit nécessaire à faire tourner l'entreprise.

Une mécanosoudeuse distinguée

Si elle a changé de nom, l'ETR Breton reste fidèle à ses origines : la fabrication de matériel pour l'agriculture et la viticulture. « Notre "niche", ce sont les outils simples, ceux qui ont été abandonnés mais qu'aujourd'hui tout le monde recherche parce qu'ils ne tombent pas en panne et sont moins coûteux », précise Christophe Riquier avant de mettre l'accent sur la spécialité de la Maison: l'écimeuse, permettant d'arracher les mauvaises herbes mécaniquement donc sans désherbant : un plus économique et environnemental. « Nous sommes les seuls à la fabriquer. Elle est vendue partout en France ainsi qu'en Autriche et au Québec », indique Dorothy Riquier. Actuellement, l'entreprise emploie cinq salariés et un apprenti, principalement des mécaniciens chaudronniers mais avec la particularité de compter dans son effectif une femme mécanosoudeuse : Nicole Da Costa, une Vendeuvroise qui, dans la catégorie "reconversion professionnelle", a été lauréate des trophées de l'artisanat en 2013.

Dorothy et Christophe Riquier, à Vendeuvre depuis juillet 2008, ont signé avec la mairie un crédit-bail de 15 ans